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Never Forget These Heroes
29 mars 2020

Richard H Conley - 18th Infantry Regiment - 1st Infantry Division

 2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach S-l16015

Le 2nd Lt Richard H. Conley faisait parti de la 1st Infantry Division et a débarqué en Normandie le 6 juin 1944. Engagé en 1940, il fut envoyé à Fort Benning en 1942 puis en Angleterre en vue du débarquement le 6 décembre 1943.

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach S-l16012

Ce grouping est composé d’un rare document qui n’est autre que le document officiel utilisé le 6 juin 1944 pour lister les soldats présents dans la barge de débarquement LCVP 3004 qui devait se rendre sur Omaha Beach. Cette barge a débarqué à l’heure-H +195 minutes (vers 09h45) sur Easy Red. Elle a emporté des soldats du 2nd Bn de la 18th Infantry Regiment de la 1st Infantry Division. Ce document a sûrement été emporté par le 2nd Lt Conley lors du débarquement et a suivi sa (courte) campagne normande avant qu’il ne soit blessé.

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach S-l16013

J’ai fait des recherches sur plusieurs des soldats présents dans cette barge, quelques uns sont mort peu de temps après le D-Day, d’autres ont été blessés. Le 2nd Lt Richard H Conley a quant à lui reçu une Silver Star pour une action menée le 8 juin 1944 et a été blessé par balle de mitrailleuse à la main gauche en Normandie le lendemain, le 9 juin 1944 ainsi qu’en Allemagne par un éclat de mortier le 2 février 1945.

Ci-dessous, son témoignage livré après guerre dans un livre : 
Dick Conley, l'ancien garde national de la 28th division de Pennsylvanie, déterminé à faire sa carrière dans l’armée, a été envoyé en Grande-Bretagne parce que "le commandant du régiment de la 14th division blindée m'a envoyé dans l’ETO en décembre 1943 faisant de moi un officier de remplacement de l'infanterie. Lorsque j'ai pris le contrôle d'un peloton dans la compagnie E du 18th Infantry Regiment, je me sentais désavantagé parce que tous les sous-officiers étaient expérimentés au combat alors que je ne l'étais pas. Ils nous ont informés des tactiques et des armes allemandes. Ils nous ont enseigné des stratagèmes visant à prolonger notre vie : chaque fois que vous vous arrêtez, creusez. Il nous a été souligné avant l'invasion de la Normandie que nous étions des chefs de section et que nous menions littéralement nos hommes au combat.

Au moment où Dick Conley est arrivé dans la deuxième vague d'infanterie, Easy Red était moins meurtrière. "Nous sommes descendu par des cordes sur le côté des navires Liberty vers 07h00. Les vagues étaient si hautes que les LCVP montaient et descendaient de plusieurs mètres, vous deviez bien chronométrer le moment où vous lâchiez le filet pour bien tomber dans le bateau. Au total, nous étions une trentaine de soldats. Nous avons passé quatre heures et demie dans le LCVP. Nous étions censés garder la tête baissée mais tout le monde se levait pour regarder ce à quoi nous étions confrontés, ce qui nous attendait. Quand nous avons regardé en direction de la plage, tout ce que nous pouvions voir était de la fumée. Alors que nous nous approchions, l'endroit était tellement encombré de débris, d'engins accidentés et de véhicules que nous avons eu beaucoup de difficulté à trouver un endroit pour accoster. Mais nous avions un bon équipage qui nous a déposés dans une eau assez peu profonde. Il était environ 11h30, une heure et quart plus tard que notre horaire ne le prévoyait. En tant que leader, je me suis engagé en premier. L’eau arrivait jusqu'aux genoux, et quand j’ai touché le sol, mes pieds n'ont pas suivi le reste et je suis tombé dans l’eau. Dès que nous sommes arrivés à terre, nous avons enlevé le revêtement en plastique de nos armes et j'ai assemblé mon peloton. J'ai vu les premiers soldats américains morts dès mon arrivée à terre. La plupart étaient dans l'eau près du rivage. Nous avons commencé à remonter lentement la pente de la falaise. Nous recevions constamment des coups de feu de la part de l’ennemi. C'était très effrayant a entendre, et l'artillerie venait assez régulièrement. Nous avancions en file indienne. Nous avons été alertés de la presence de shu mines, des petites mines antipersonnel en bois conçues pour souffler la moitié de votre pied. Effectivement, à mi-chemin en descendant de la colline des plages, un GI se trouvait juste à côté du sentier avec la moitié avant d'un pied disparue. Mais il souriait. Il savait qu'il rentrerait chez lui.

Nous étions si proches les uns des autres que lorsque les obus se sont rapprochés, nous ne pouvions même pas nous allonger. Tout ce que nous pouvions faire était de nous accroupir. J'avais une envie effrayante de me dépêcher et de m'éloigner de la plage et de trouver une couverture quelque part. Nous étions tous pleinement exposés. Quand nous sommes finalement arrivés sur les hauteurs, nous nous sommes arrêtés pendant que la compagnie se réunissait. Je tremblais, tremblais de façon incontrôlable, et j'en avais honte, jusqu'à ce que je remarque que tous les vétérans d'Afrique du Nord et de Sicile tremblaient aussi. Je me sentais immédiatement mieux, voyant des preuves que nous partagions tous la même peur.
Le plan régimentaire prévoyait que la compagnie E se rende dans une zone de rassemblement à Colleville-sur-Mer, puis se déplace vers notre objectif, Mosles. En route, nous étions engagés dans des échanges de tirs d'armes légères et j'ai commencé à voir les premiers morts. Des soldats allemands. En raison de leur résistance, nous n'avons atteint la zone de rassemblement que le soir. Des ordres ont été donnés pour sécuriser cette zone. En vérifiant mes hommes, j'ai appris que neuf membres de mon peloton avaient été blessés mais que personne n'avait été tué au combat. Cela se produirait le lendemain. L'un des bruits les plus bienvenus que j'aie jamais entendu de ma vie était le tir de la 32th Field Artillery - 105 mm. Avec cette musique et la sécurité établie, je me suis finalement endormi.

Le 9 juin, il y avait une mitrailleuse qui nous bloquait. Alors que je m'avançais pour le localiser, le tireur allemand m'a vu en premier et j'ai reçu une balle dans la main gauche. Mon platoon runner a aspergé la blessure de poudre de sulfa et m'a bandé la main. Je suis resté immobile pendant environ une heure. Personne ne faisait rien, y compris tous les autres chefs de section expérimentés au combat. J'ai pensé qu'il était temps pour moi de partir. J'ai remis ma boussole, ma carabine et mes cartes à mon sergent de section et lui ait dit qu'il était maintenant en charge du groupe. J'ai fait rapport au commandant de la compagnie. Il m'a donné deux hommes avec des blessures identiques, des balles dans les épaules, pour être reconduit au poste de secours du bataillon. Un des soldats avec la même blessure était presque mort de choc. Il pouvait à peine parler ou marcher.

Après le traitement médical préliminaire, Richard Conley s'est rendu dans un hôpital de campagne puis six mois de convalescence en Angleterre. Je suis rentré dans mon unité en décembre 1944, lors de la bataille des Ardennes. J'ai été affecté à la compagnie G. J'ai rendu visite à la compagnie E pour voir qui restait de mon peloton d'origine. Il n'y en avait que trois, dont deux avaient été blessés. Les autres ont été tués ou se remettent encore de blessures.

Avant l'invasion de la Normandie, il était précisé que nous étions des chefs de section qui dirigeraient nos hommes. J'avais duré trois jours à ce poste en juin 1944. Quand je suis revenu, on m'a dit que je devais dorénavant commander. Ils venaient de perdre trop de chefs de section. J'ai servi 35 jours. Vers la fin du mois de janvier et le début de février, nous attaquions, prenant une petite ville après l'autre. Puis nous avons pénétré dans la ligne Siegfried. Il devait y avoir sept mitrailleuses qui tiraient toutes sur moi. Un obus de mortier a atterri à quinze pieds derrière moi. Plusieurs hommes ont été tués et j'ai été à nouveau blessé.

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach Lcvp10

La photo qui accompagne ce grouping représente plusieurs blessés dont le 2nd Lt Richard H Conley en convalescence en Angleterre après sa première blessure.

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach S-l16014

Quelques documents provenant des archives de la 1st Infantry Division :

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach 87873010

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach 88135710
 

Et un article de presse au sujet du 2nd Lt Richard H Conley :

2nd Lt Richard H Conley - 1st Infantry Division - Omaha Beach 88180610
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Never Forget These Heroes
  • Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. C'est par cette citation intense de vérité que ce blog est né. Des plages d'Omaha Beach en passant par Saint-Lô n'oublions pas ces GI's qui ont parfois tout donné pour notre liberté
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